L’œuvre de Cosme de Scoraille va certainement surprendre. Elle fascinera d’abord ceux, très nombreux, qui, ignorant jusqu’à son nom, s’étonneront qu’une œuvre si originale ait pu rester si peu connue. Elle surprendra aussi par sa variété insoupçonnée des formats et des compositions, par l’inventivité d’une abstraction si audacieuse. Bien qu’il ait, dès son plus jeune âge, eu une prédilection pour la peinture, ce n’est qu’à la Libération que Cosme de Scoraille fréquente le milieu littéraire et artistique en pleine effervescence de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Familier de Méraud Guevara, Francis Picabia, Pablo Picasso, Étienne Hajdu, Jean Dubuffet, Charles-Albert Cingria, il s’adonne dans le plus grand secret une peinture abstraite dont les ressorts sont à trouver du côté des ésotérismes pour lesquels il se passionne à l’instar des surréalistes comme André Breton, Victor Brauner ou Maurice Baskine. Personnage introverti et solitaire, doté d’une sensibilité fragile, il choisit de ne pas persévérer dans l’arène des débats artistiques de son temps. Rapidement, sa volontaire éviction sociale dans la quiétude de l’Occitanie aux confins du Quercy, lui permettra de poursuivre une quête esthétique rigoureuse et profondément singulière. Il laisse derrière lui une œuvre considérable, composée de plus de trois mille peintures et dessins.
Sous la direction de Alexandra Baly et Fabrice Flahutez
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